Explications cognitives du développement du genre

Théories psychologiques du développement du genre

Lorsque l'on examine les théories psychologiques du développement du genre, la vieille question est au centre de la conversation : l'identité de genre se développe-t-elle en raison de la nature ou de l'éducation ?

Les psychologues ont identifié plusieurs théories du développement du genre qui peuvent aider à répondre à cette question.

La théorie de Kohlberg sur le développement de l'identité sexuelle

Le psychologue américain Lawrence Kohlberg a publié sa théorie cognitive du développement du genre dans les années 1960. Sa théorie stipule que le développement du genre se fait par étapes, à l'instar de l'essai de Jean Piaget de 1936 décrivant des étapes spécifiques au cours desquelles les enfants développent certaines aptitudes cognitives.

Selon la théorie de Kohlberg, au fur et à mesure que les enfants développent des compétences cognitives, leur compréhension de leur sexe et de celui des personnes qui les entourent s'accroît.

Il a suggéré que les enfants commencent à comprendre diverses complexités entourant les genres, comme la façon d'identifier le genre des autres et l'idée que le genre est constant et ne change pas en fonction de facteurs superficiels tels que les vêtements.

Fig. 2. La fluidité des genres est un concept qui commence à être connu dans la société actuelle.

Évaluation de la théorie de Kohlberg

L'un des points forts de la théorie de Kohlberg est que de nombreuses études la soutiennent, par exemple Thompson (1975) et Munroe et al. (1984). L'existence de recherches soutient la validité de la théorie.

L'une des faiblesses de cette théorie est qu'elle est descriptive plutôt qu'explicative. Elle n'explique pas pourquoi les identités de genre et certaines attitudes concernant le genre émergent, mais se contente de décrire à quoi ressemble ce processus et à quel moment des changements spécifiques se produisent.

Deux explications cognitives du développement du genre

Supposons que nous utilisions l'approche cognitive pour expliquer le genre et son développement. Dans ce cas, nous devons fonder nos théories sur l'hypothèse que l'identité de genre est un concept cognitif. En d'autres termes, l'identité de genre prend place dans notre esprit et n'est pas biologiquement déterminée ou strictement comportementale.

À mesure que notre cerveau se développe physiquement, nos capacités cognitives mûrissent également, ce qui signifie que nous sommes capables de pensées plus complexes. Cette idée constitue la base des deux explications cognitives du développement du genre que nous allons explorer dans cette section.

Théorie duschéma de genre

Carol Martin et Charles Halverson ont élaboré la théorie du schéma de genre en 1981.

Un enfant peut développer un schéma sur les chiens qui comprend la connaissance que les chiens sont des créatures à fourrure avec quatre pattes.

En ce qui concerne le genre, Martin et Halverson ont suggéré que les enfants développent leur identité sexuelle en créant des schémas sur les différents genres et en déterminant leur groupe d'appartenance et leur groupe d'exclusion en fonction de ces schémas. En s'identifiant à leur groupe d'appartenance, généralement composé de personnes ayant une identité de genre similaire, les enfants prennent des caractéristiques de genre et développent leur expression de genre et leur idée d'appartenance à leur groupe d'appartenance.

Évaluation de la théorie des schémas de genre

L'avantage de cette théorie est qu'elle permet d'expliquer de manière beaucoup plus complète les processus de pensée qui sous-tendent les stades de Kohlberg. Certaines études appuient cette théorie, comme une étude réalisée en 1993 par Liben et Signorella, dans laquelle on a montré à 106 enfants majoritairement blancs des images stéréotypées de comportements à côté d'images neutres et non stéréotypées.

Dans deux études, les enfants avaient du mal à se souvenir des stimuli non traditionnels et de sexe opposé, même lorsqu'on leur donnait des interprétations supplémentaires (par exemple des étiquettes) lorsqu'ils les rencontraient pour la première fois.

Cependant, cette théorie est limitée par des problèmes méthodologiques associés aux études qui la soutiennent. De nombreuses études utilisées pour soutenir cette théorie sont basées sur des entretiens avec de jeunes enfants, ce qui augmente la probabilité de caractéristiques de la demande.

Théorie cognitivo-développementale

La théorie cognitivo-développementale du développement du genre suggère que les enfants ajustent leur vision du genre en fonction des nouvelles informations qu'ils reçoivent au fur et à mesure qu'ils mûrissent. S'ils apprennent de nouvelles informations qui ne correspondent pas à ce qu'ils savent déjà, ils ajusteront leur schéma pour qu'ils soient alignés.

Bien que le sexe et le genre ne soient pas identiques, la société fonctionne souvent autour de la structure binaire du genre - homme contre femme. Les enfants sont motivés par les attentes binaires de la société pour établir leur identité sexuelle. Ils reconnaissent l'importance du rôle que joue le genre dans la société. Au fur et à mesure que les enfants grandissent, leur constance en matière de genre s'affirme, ce qui jette les bases de la façon dont ils comprennent les autres éléments du genre, y compris les modèles de même sexe et les stéréotypes de genre.

Fig. 2 La société a tendance à considérer le genre comme binaire.

Influences biologiques, sociales et cognitives sur le développement du genre

Lorsque nous examinons un sujet particulier en psychologie à partir d'une approche psychologique particulière, il peut être utile de voir comment d'autres écoles de pensée abordent également le même phénomène. Nous pouvons utiliser notre connaissance des différentes approches pour évaluer celles sur lesquelles nous nous concentrons et voir quelle approche explique le mieux les divers éléments d'un sujet particulier.

Influences biologiques sur le développement du genre

L'approche biologique du genre suggère que nos identités sexuelles sont basées sur la biologie. Deux facteurs différents entrent en jeu : notre génétique et nos hormones.

Les gènes

Notre sexe biologique est déterminé à la naissance par notre 23e chromosome. Ce chromosome contient le schéma XX (pour une femme) ou XY (pour un homme). Cependant, il existe de rares exceptions à cette règle. Par exemple, les personnes atteintes d'une maladie génétique connue sous le nom de syndrome de Klinefelter ont le schéma chromosomique XXY, ce qui se traduit par des caractéristiques physiques différentes de celles des hommes typiques dotés d'un chromosome XY.

Les hormones

Leshormones sont des substances chimiques du système endocrinien de notre corps, transportées par la circulation sanguine, qui remplissent des fonctions spécifiques. Certaines hormones contribuent à nos caractéristiques sexuelles physiques.

Dans l'utérus, vers la huitième semaine de grossesse, la présence de l'hormone testostérone détermine si un bébé naît avec des organes génitaux masculins ou féminins. Lorsque la testostérone est présente, les organes sexuels masculins commencent à se développer et l'hypothalamus se modifie pour que le cerveau soit plus enclin aux comportements masculins. Lorsque la testostérone est faible, le bébé développe des organes sexuels féminins, et son cerveau ne subit pas de changements sexués significatifs.

Influences sociales sur le développement du genre

Tout comme il existe des influences biologiques sur le développement du genre, il existe également des influences sociales sur le développement du genre. L'observation est l'une de nos compétences de survie les plus importantes en tant qu'êtres humainsLes enfants regardent et observent ceux qui les entourent dès leur plus jeune âge et, éventuellement, essaient de les imiter. Ce phénomène est appelé théorie de l'apprentissage social.

La théorie de l'apprentissage social joue un rôle majeur dans le développement du genre. En regardant et en observant, les enfants apprennent quels comportements sont associés au genre auquel ils s'identifient.

Explication psychodynamique du développement du genre

Initialement développée par Sigmund Freud entre 1890 et 1930, l'approche psychodynamique se concentre sur la façon dont nos pensées et nos pulsions inconscientes influencent notre comportement. Cette approche part du principe que nous développons nos identités sexuelles vers l'âge de cinq ans, ce que Freud appelle le "stade phallique", à travers des crises spécifiques qu'il appelle "complexes".

Le complexe d'Œdipe

Freud propose que les enfants développent leur genre à travers le complexe d'Œdipe. Ce complexe est décrit comme une tension inconsciente dans laquelle un jeune garçon est préoccupé par sa mère et déteste son père, le considérant comme un rival. Chez une fille, c'est l'inverse. Le complexe d'Œdipe est traditionnellement utilisé pour décrire le développement des garçons. Pour résoudre cette tension, le garçon prend les caractéristiques masculines de son père.

Le complexe d'Electre

Carl Jung propose que l'identité sexuelle féminine se développe à travers le complexe d'Électre. Ce complexe est décrit comme une tension inconsciente dans laquelle une jeune fille est préoccupée par son père et déteste sa mère parce qu'elle la voit comme une rivale et croit qu'elle l'a castrée, de sorte qu'elle n'a pas de pénis. Freud appelle cela l'envie de pénis. Pour résoudre cette tension, la fille adopte les traits féminins de sa mère et remplace son désir de pénis par un désir de bébé.

• Lorsque l'on examine les théories psychologiques sur le développement du genre, la question séculaire est au centre de la conversation : l'identité de genre se développe-t-elle en raison de la nature ou de l'éducation ?

• Selon la théorie de Kohlberg, au fur et à mesure que les enfants développent leurs capacités cognitives, leur compréhension de leur sexe et de celui des personnes qui les entourent augmente. Kohlberg a décrit trois étapes :

  Étape 1 : Étiquetage du sexe (2-3 ans)

  Stade2 : Stabilité du genre (4 ans)

  Stade3 : Cohérence du genre (6-7 ans)

• L 'approche biologique du genre suggère que nos identités de genre sont basées sur la biologie . La théorie de l'apprentissage social joue un rôle majeur dans le développement du genre. En regardant et en observant, les enfants apprennent quels comportements sont associés au genre auquel ils s'identifient.

• Kohlberg a théorisé le fait qu'au fur et à mesure que les enfants développent leurs capacités cognitives, leur compréhension de leur genre et de celui des personnes qui les entourent augmente.

• Initialement développée par Sigmund Freud entre 1890 et 1930, l 'approche psychodynamique se concentre sur la façon dont nos pensées et nos pulsions inconscientes influencent notre comportement.